4. Celt’attitude
De 1945 à 1990
Amicalement celtes
Après la Seconde Guerre mondiale, le celtisme se recentre sur les aspects culturels. S'il continue à accompagner encore ponctuellement la réflexion politique en Bretagne, c'est sa popularisation sous la forme de l'interceltisme qui marque la période. Le développement du Festival interceltique de Lorient, créé en 1971, témoigne de ce fort engouement.
L’interceltisme prend une tournure plus culturelle après la Seconde Guerre mondiale. Les congrès favorisent la collaboration entre pays. Avec la construction européenne et les mouvements de décentralisation, un interceltisme institutionnel, politique et économique émerge également. Il demeure une part importante du discours identitaire breton.
Dès la Libération, la musique bretonne se réinvente, en reprenant d'une part le collectage de traditions musicales et en adoptant également instruments et modèles d'Outre-Manche.
Second revival breton
Le revival musical des années 1970 est l'héritier de cette première période, incarné par des figures artistiques et militantes, dans un contexte d'essor international de la musique folk. Les festivals résonnent alors avec les revendications et luttes sociales, économiques ou environnementales.
S'il est un lieu en Bretagne où s'incarne l'interceltisme, c'est bien au Festival de Lorient. Il est créé en 1971, au début de la vague musicale celtique, et fait suite au Festival des cornemuses de Brest existant depuis 1953. Concours musicaux et invitations aux artistes internationaux en font un lieu de création et de diffusion vite reconnu qui participe autant de la fabrication d'une identité celtique que du rayonnement de la Bretagne dans le monde.
La production d'affiches à partir des années 1970 est impossible à dénombrer, elles fleurissent de tous côtés s'adaptant aux très nombreux spectacles. Si quelques-unes se distinguent par un graphisme travaillé, parfois empreint de culture pop, la majorité est réalisée plus artisanalement par les organisateurs d'événements eux-mêmes : la typographie est étudiée, les termes de celte ou celtique apparaissent souvent en tête, accompagnés de références stylistiques et de symboles comme les entrelacs irlandais. La photographie de l’interprète s'impose, associée à son seul nom, jouant sur la reconnaissance.
Playlist d’artistes du revival breton
À partir du milieu des années 1960, le second revival musical breton, lancé par l'artiste militant Alan Stivell, se caractérise par l'actualisation des thèmes anciens par des sonorités contemporaines, croisant différentes influences et innovant par de nouvelles compositions.
Ce mouvement est suivi par une multitude de groupes, comme Tri Yann et bien d'autres, qui produisent une musique festive jouée dans les festoù-noz et festivals, ainsi que par l'apparition de maisons de disques bretonnes spécialisées. À la suite de labels modestes mais pionniers, tel Mouëz Breiz fondé en 1952, l'industrie musicale s'approprie et diffuse le concept de « musique celtique ».
Alan Stivell
Alan Stivell est la figure incontournable du second revival musical breton qui se développe à partir de 1964.
En 1953, il découvre la « Telenn Gentañ », harpe néo-celtique, conçue par son père Georges Cochevelou, qui consacre sa vocation de musicien.
La « Telenn varzhek » ici présentée, harpe aux cordes métalliques, permet à l'artiste une décennie plus tard d'expérimenter les premiers essais d'amplification et de se lancer véritablement sur scène. Elle est emblématique des liens perçus par l'artiste entre musique bretonne et musique folk anglo-saxonne dans les années 1960-70.
À partir des années 1980, le mouvement interceltique s'étend au niveau institutionnel, au gré des signatures d'accords entre nations et régions celtiques qui s'organisent à l'échelle européenne.
- Le réveil culturel des années 1970
- Les Bagadoù